Abécédaire de la ménopause: C…hocolat
Risques cardiovasculaires
Nous avons déjà évoqué dans de nombreux articles les risques de maladies cardiovasculaires à la ménopause. Comme ici par exemple, où nous avons parlé des risques d’une ménopause précoce.
Mais cette récurrence ne peut être que justifiée si l’on considère que les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde et l’un des risques majeurs pour la santé chez la femme ménopausée. On constate en effet un doublement des accidents coronariens chez la femme ménopausée.
C’est pourquoi il nous a paru intéressant de consacrer ce volet de notre Abécédaire de la ménopause à un aliment qui non seulement fait le bonheur de nos papilles, mais est également un atout contre les maladies cardiovasculaires.
Nous parlons bien sûr du délicieux chocolat.
Portrait en noir et blanc
Le cacao et son dérivé, le chocolat, sont consommés par l’homme depuis des millénaires1. Originaire d’Amérique, le cacao est introduit en Europe au 16ème siècle.
Le chocolat est riche en matières grasses, c’est un fait connu qui lui a souvent porté préjudice (qui n’a jamais entendu « le chocolat fait grossir »).
Mais pas de panique, comme nous l’avons vu, le « bon » type de gras peut s’avérer être une véritable aubaine pour notre santé, et le chocolat, à travers le beurre de cacao, est riche en acides gras insaturés, i.e. de « bon » gras2. Dans le gras, tout est encore une fois une question de qualité et de quantité.
Le chocolat est également riche en antioxydants, avec une grande concentration de flavonoïdes (épicatéchine, catéchine, procyanidine)2. La teneur du cacao en flavonoïdes est d’ailleurs parmi les plus élevées qui soient, supérieure à celle du thé vert par exemple3.
Mais tous les chocolats ne sont pas égaux entre eux: plus la teneur en cacao est élevée, plus les effets bénéfiques sont présents.
Le chocolat noir contient bien plus de flavonoïdes que le chocolat au lait (plus de deux fois plus) ou le chocolat blanc (trois fois et demi plus)2.
Le chocolat contient également des méthylxanthines (théobromine, caféine), bénéfiques pour le système nerveux (à condition d’éviter les excès bien sûr).
Ces méthylxanthines ont des effets anti-inflammatoires et d’après certaines études pourraient aider à combattre certains types de tumeurs2.
Là encore, plus la teneur en cacao est élevée, plus celles en caféine et en théobromine sont élevées. Le chocolat noir contient quatre fois plus de caféine que le chocolat au lait, et plus de six fois plus de théobromine2.
Enfin le chocolat est une source de minéraux tels que magnésium, le zinc ou le fer3.
Effets bénéfiques prouvés
De nombreuses études scientifiques ont montré les bénéfices du chocolat noir pour lutter contre les maladies cardiovasculaires.
Grâce à la présence des flavonoïdes évoquée ci-dessus, la consommation de chocolat noir a un effet bénéfique sur la réduction de la pression artérielle et sur les risques d’accidents cardiovasculaires en général.
Par exemple, une étude publiée en 2009 a montré qu’après leur premier infarctus du myocarde, les personnes consommant 50 grammes de chocolat ou plus par semaine avaient bien moins de probabilité de décéder suite à une maladie cardiovasculaire que ceux qui n’en consommaient pas.
Ou encore une étude de 2015 portant sur près de 21 000 personnes aux Royaume-Uni a montré que plus l’on consommait de chocolat, plus le risque d’accident cardiovasculaires ou de mortalité suite à une maladie cardiovasculaire étaient faibles1.
Faut-il pour autant se précipiter de mettre le chocolat (noir) à son menu hebdomadaire voire quotidien ?
Des précautions s’imposent.
Tout d’abord, comme nous l’avons vu, le chocolat contient de la caféine. Une surconsommation peut entraîner des risques tels que la tachycardie.
Enfin le chocolat, riche en matières grasses, est un aliment calorique: augmenter sa consommation de façon indiscriminée pour rechercher les bénéfices au niveau de la réduction des risques de maladies cardiovasculaires peut entraîner une prise de poids non désirée (l’un des fréquents maux chez les femmes ménopausées).
Manger du chocolat noir doit donc être un plaisir d’une part modéré (dans l’étude de 2015 mentionnée ci-dessus le seuil bas de consommation de chocolat était de 15,6 grammes par jour), et d’autre part s’accompagnant de l’un des autres incontournables d’une ménopause « réussie »: l’exercice physique.
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1: Erin Higginbotham, BS, Pam R. Taub, MD, FACC, « Cardiovascular Benefits of Dark Chocolate? », DOI 10.1007/s11936-015-0419-5
2: Maria Alessandra Gammone, Konstantinos Efthymakis, Francesca Romana Pluchinotta, Sonia Bergante, Guido Tettamanti, Graziano Riccioni, Nicolantonio D’Orazio, « Impact of chocolate on the cardiovascular health ». Frontiers in Bioscience-Landmark. 2018. 23(5); 852-864
3: R. Latif, « Chocolate/cocoa and human health: a review », The Netherlands Journal of Medecine, March 2013
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